samedi 17 juillet 2010

DE MYSTÉRIEUX FORGERONS V


LES PÉLASGES CHEZ FULCANELLI

Les Pélasges sont à l'origine de la tradition alchimique à laquelle prétend se rattacher Fulcanelli, et du langage ésotérique qui véhicule son enseignement: la langue des oiseaux, aussi nommée cabale phonétique.

Plusieurs chroniqueurs antiques affirment qu'avant l'arrivée des Grecs, le pays était peuplé de colonies pélasgiques. Ces populations préhelléniques auraient érigés les monuments formés de blocs polyédriques et les murailles dites cyclopéennes ou pélasgiques qu'on rencontre en Grèce, en Italie, en France, et jusqu'au fond de l'Espagne. Les premiers rois d'Athènes auraient été des Pélasges.

Selon l'auteur des Demeures philosophales, la langue des oiseaux est un « idiome phonétique basé uniquement sur l'assonance. On n'y tient donc aucun compte de l'orthographe ». Elle serait à l'origine de toutes les langues. C'est ce langage initiatique dont l'alchimiste retrouve le secret, et dont la maîtrise lui permet de lire les textes et les images hermétiques.

La langue des oiseaux, ou cabale phonétique, nous dit Fulcanelli, « est en réalité d'origine et de génie grecs» . Toujours selon cet auteur, la langue-mère à laquelle les alchimistes empruntent leurs termes est le grec archaïque, composé surtout des dialectes éoliens et doriens:

« la cabale contient et conserve l'essentiel de la langue des Pélasges, langue déformée mais non détruite, dans le grec primitif; langue mère des idiomes occidentaux, et particulièrement du français, dont l'origine pélasgique s'avère de manière incontestable; langue admirable, qu'il suffit de connaître quelque peu pour aisément retrouver, dans les divers dialectes européens, le sens réel dévié, par le temps let les migrations des peuples, du langage originel. »

Fulcanelli prend position dans le débat philologique sur les origines de la langue française en s'opposant aux défenseurs de la thèse néo-latiniste, dont, citant JL Dartois, il dénonce l'inanité:

« notre langue ... était grecque ... la domination romaine dans la Gaule n'avait fait que la couvrir d'une légère couche de latin sans altérer nullement son génie. »

L'alchimiste inconnu défend la thèse de « la parenté et non pas la filiation des langues dites néo-latines ». Selon Fulcanelli, ce fait philologique grec « prouve, sans conteste, que les tribus qui vinrent peupler l'occident de l'Europe étaient des colonies pélasgiques ».

L'origine pelasgienne des mystères de Samothrace est relatée chez Hérodote, dans ses chroniques de la conquête de l'Égypte par Cambyse II, fils de Cyrus.